la Volvo race
La politique
L'opposition conteste le bilan de la Volvo Race
Ses élus, emmenés par Fabrice Loher et Jean Le Bot, contestent la méthodologie. Et demandent l'annulation des subventions accordées à Lorient Grand Large, l'organisateur de l'étape lorientaise
Selon le rapport établi par le cabinet PwC, la Volvo Ocean Race a attiré 230 000 visiteurs entre le 15 juin et le 1er juillet 2012.
Ouest-FranceCatherine JAOUEN.Publié le 07/03/2013 à 22h30
La polémique
Fabrice Loher, Gaëlle Bois, Michel Toulminet et Jean Le Bot, élus d'opposition au conseil municipal et au conseil de Lorient Agglomération (dans le cas de Jean Le Bot), contestent « la fiabilité de l'étude d'impact économique de la Volvo Ocean Race, réalisée par le cabinet PwC ». Pire, ils parlent d'« imposture ».
Comment mesurer les retombées économiques d'un événement touristique ? Les quatre élus se réfèrent en l'occurrence au guide méthodologique édité par la Direction générale de la compétitivité de l'industrie et des services. « Or, estiment-ils, le rapport du cabinet PwC comporte de nombreuses approximations et incohérences, se contente d'asséner des chiffres sans fournir ni les sources, ni les méthodes d'évaluation. Cette étude a pour seule finalité de légitimer la décision d'organiser la Volvo Race, les subventions versées et la reconduction de l'étape. »
600 000 € de déficit
L'étude d'impact fait ainsi état de 230 000 visiteurs entre le 15 juin et le 1er juillet 2012. Elle estime les retombées à 22 millions d'euros pour le pays de Lorient. Tandis que le déficit de la Volvo Ocean Race se monte à 600 000 € (sur un budget de 3,2 millions d'euros).
Les élus d'opposition relèvent un autre point. « Nous découvrons que l'actuel directeur financier de la Volvo Race occupait auparavant le poste de responsable des audits chez PwC, écrivent-ils. Dans ces conditions, il est difficile d'écarter tout risque de connivence entre les organisateurs de l'événement et leur auditeur. »
Jean Le Bot et ses colistiers demandent à Norbert Métairie, président de Lorient Agglomération, d'inscrire l'examen de ce dossier au prochain conseil municipal. Ils l'invitent également à leur communiquer la totalité de l'étude, le contrat passé avec le cabinet PwC, ainsi que le montant total des frais de mission engagés par les fonctionnaires et élus depuis 2010 dans le cadre du projet Volvo Race.
Surtout, les élus d'opposition ont demandé au préfet de faire annuler les subventions accordées à l'association Lorient Grand Large (1,3 million au total), « contrôlée et dirigée par des fonctionnaires et élus de Lorient Agglomération ».
La collectivité, qui a signé pour accueillir deux éditions de la Volvo Ocean Race (la prochaine aura lieu en 2015), sait qu'il va lui falloir trouver d'autres partenaires et négocier avec les organisateurs de la course. Notamment la durée de l'étape.
500 000 € pour la Volvo Ocean Race
Ouest-FranceModifié le 15/02/2014 à 04h15 Publié le 15/02/2014 à 00h00
Lire le journal numérique
Parmi les subventions d'équipement votées hier, on trouve celle de 500 000 € à l'association Lorient Grand Large pour l'étape lorientaise, en 2015, de la Volvo Ocean Race, la course autour du monde à la voile en équipages. Ce qui a fait réagir Jean Le Bot, conseiller d'opposition. Il a commenté : « Si nous sommes favorables à cette manifestation, nous sommes en revanche totalement opposés à un financement excessif de son organisation par le contribuable. Nous demandons que le financement soit assuré par des sponsors privés, qui doivent être sollicités bien en amont de l'événement, ainsi qu'une organisation sans faille de la prochaine étape qui tienne compte des erreurs du passé. »
L'escale 2012 de la Volvo Océan Race avait été largement financée par des fonds publics, faute d'autres gros partenaires. Ce qui avait été vivement critiqué.
La course autour
du monde revient à Lorient : ce qu'ils en pensent
Ouest-FrancePublié le 08/04/2013 à 23h51
Norbert Métairie, maire et président de Lorient Agglomération : Bien
que nous l'ayons sollicité, Norbert Métairie, en déplacement, n'a pas souhaité
s'exprimer. Mais en décembre dernier, il avait donné son point de vue sur une
nouvelle escale : « On a essuyé les plâtres. On a été en deçà de l'espoir alors
qu'on visait l'équilibre financier [...]. Aujourd'hui, on est sur une politique
d'économie, mais ça ne veut pas dire qu'on ne va plus rien faire. Je souhaite
cependant que l'on revoie le modèle économique. Il nous faudra trouver des
partenaires privés. On a deux ans et demi pour le faire. La prochaine étape
sera différente. »
Fabrice Loher et Jean Le Bot, pour l'opposition municipale : «
Je suis contre une nouvelle édition, notamment parce que le bilan de la
première n'a pas été établi dans des conditions objectives. Nous avons demandé
l'intégralité de l'audit, les comptes précis de Lorient Grand-Large et toutes
les dépenses prises en charge par la ville ou l'agglomération. Nous n'avons eu
aucune réponse. La collectivité n'a pas les moyens de financer un tel projet.
Il faut arrêter. Et puis, c'est faire de la pub pour Volvo alors que
l'industrie automobile française est en grande difficulté. Je sais que beaucoup
pensent la même chose... Mais n'osent malheureusement pas le dire ! Persévérer
dans l'erreur ça devient une faute financière, morale et politique. »
Jean-Christophe Gloux (Union des
commerçants, artisans, libéraux du pays de Lorient) : « Nous avions
déjà donné notre sentiment sur la première escale de la Volvo, lors de nos
manifestations contre la hausse de la cotisation foncière des entreprises
(CFE). Au nom de mes adhérents, je considère que signer pour une nouvelle étape
Volvo est une erreur. Lorient-Agglo n'a pas les moyens de l'assumer
financièrement. Et quand on a fait une erreur, une première fois, ce n'est pas
la peine de récidiver, mais plutôt d'en tirer les leçons. Je suis déçu que l'on
ait resigné. Aucun des membres de l'Ucal ne peut dire qu'il a bénéficié des
retombées de l'escale à Lorient en 2012. »