L'ordre du mérite maritime
-L’Amiral Pierre Léaustic ancien président de l’association nationale « aux marins » chargée du développement et du rayonnement du mémorial national des Marins péris en mer de la pointe Saint-Mathieu m’a remis la croix d’officier de l’ordre nationale du mérite maritime le 26 mars 2022.
Sous la présidence de Joël RUZ et en présence du vice-président national Christian Wozniak ,la cérémonie de remise de distinctions par la fédération du mérite maritime du Finistère a été partagée par environ 70 personnes et les personnalités liées à la mer et aux territoires côtiers :
-Ambroise Guellec ancien secrétaire d'Etat à la mer
-Pierre Karleskind député européen, président de la commission pêche
-Didier Le Gac, député du Finistère, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées + membre du Conseil supérieur des gens de mer.
-Gilles Mounier Vice-président du conseil départemental du Finistère chargé de la commission du développement durable et des territoires, et maire de Saint Renan.
-André Talarmin président de la communauté de communes du pays d'Iroise et 1er Vice- président du pôle métropolitain du pays de Brest, et maire de Plouarzel.
MON INTERVENTION LORS DE LA REMISE DE CROIX DU MERITE MARITIME DU 26 MARS 2022
Président, Messieurs les Elus, Amiral, Mes chers Amis,
Merci Amiral, mon cher PIERRE, d’avoir accepté de me remettre cette décoration qui est pour moi la plus importante , car elle est le symbole de ma carrière, de ma vie entièrement consacrée à la mer et au monde maritime.
Cette passion a commencé à Landévennec alors que je n’avais pas 10 ans, chaussé de boutous coats , avec un vieux canot de 3 m, et mon aviron . Elle s’est poursuivie à Lorient, au port de pêche, puis s’est achevée en politique 60 ans plus tard.
Je ne remercierai jamais assez la Marine nationale, formidable ascenseur social qui m’a tant apporté et m’a permis de franchir presque tous les grades de quartier-maitre à officier supérieur.
Cela n’a pas toujours été facile, mais j’ai rencontré lors de toutes ces étapes, des personnes d’une grande disponibilité, remarquablement qualifiées et j’ai gardé d’excellents amis.
Je dois rendre hommage au monde de la pêche et des affaires maritimes, qui m’a accepté par très gros temps, quand le ciel et la mer nous tombaient sur la tête.
Les dockers et la réforme de la manutention portuaire
La mise aux normes européennes des magasins de marée
L’effondrement des cours du poissons,
Les problèmes de ressources et la recherche d’équilibre avec les organisations environnementalistes.
J’ai aimé ce milieu, dur comme la vie du marin et rude comme la peau du requin Siki , ou les coups de gueule et les amitiés profondes se mélangent.
Le marin doit vivre. La France manque de poissons et doit en importer alors que notre zone économique exclusive (ZEE) est la deuxième au monde, et qu’elle est pillée régulièrement sans que nous ayons les moyens dans ce vaste territoire maritime, de contrôler cette richesse et d’assurer correctement le soutien à nos marins.
Mes 12 années investies dans le milieu politique m’ont permis de découvrir que les domaines portuaires et maritimes et ceux de la construction navale ne sont pas suffisamment représentés dans les instances, mais qu’il existe des élus, souvent discrets, qui se battent pour défendre la filière.
On a souvent dit que Paris tournait le dos à la mer mais je sens, malgré tout, une véritable évolution dans ce domaine.
Enfin je voudrais remercier la fédération du Mérite Maritime du Finistère ,et leurs présidents respectifs, de m’avoir accueilli chaleureusement.
J’ai aussi une pensée émue pour les membres de ma famille qui ont combattu lors des dernières guerres pour la sauvegarde de notre liberté.
- Mon père sur le Cuirassé Bretagne pendant la première guerre mondiale , puis officier canonnier sur le bâtiment de ligne Richelieu pendant la deuxième guerre.
- Mon grand-père Yves Goavec fusilier marin qui s’est battu à Dixmude sous les ordres de l’Amiral Ronarc’h pour contrer l’envahisseur.
- Son frère François Goavec second maître sur le sous-marin Turquoise dans la bataille des Dardanelles fait prisonnier par les Turcs est décédé en captivité en Turquie en février 1918. Son nom figure au mémorial de la pointe ST Mathieu des marins morts pour la France.
Pour terminer je veux remercier mes amis de la Marine, de la pêche, de la réparation navale, du secours du sauvetage en mer, de toute cette filière faite de gens courageux, entrepreneurs , porteurs de grandes qualités qui assurent notre logistique , notre alimentation, et la défense de nos intérêts et des valeurs de notre pays.
Dans ce monde en ébullition nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais d’une filière maritime forte pour assurer notre indépendance.
Et pour conforter cette exigence , je citerai ce vers de Baudelaire bien connu, mais qui prend tout son sens aujourd’hui,
« Homme libre toujours tu chériras la mer ».