Keroman 92
La pêche
1992 Date du SAUVETAGE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DU MORBIHAN ET DU PORT DE PECHE DONT ELLE AVAIT LA GESTION. (CLIQUER LE BLEU DE MATIGNON)
Vous trouverez en CLIQUANT, le "bleu de Matignon" ,c'est à dire la décision interministérielle concernant le redressement de la CCIM et du Port adressée à Jean Yves Le Drian le 23 février 1993 par le premier ministre Pierre BEREGOVOY.
On peut citer les principaux acteurs de ce sauvetage: Jean-Yves LE DRIAN Maire de Lorient, Jean-Louis PATRON PDG de la CEP, Guy DELION directeur général du Crédit Agricole du Morbihan, l'administrateur général MARTIN directeur de la SEM et ancien directeur des pêches , et le préfet du Morbihan Jean-René Garnier.
Pour ce qui me concerne j'ai pris les fonctions de directeur adjoint de la CEP en 1992 sous la coupe de Jean Le Roux , un homme extraordinaire , un capitaine Hadock de 120 kg , plein d'intelligence, de courage et d'humanité. La fermeté dans la gestion mise en place en 1992 soutenue par notre PDG Jean Louis Patron a entrainé des réactions violentes de la part du milieu portuaire. Prendre des coups et des menaces de mort pendant des mois ça use son homme. J'ai pris sa relève en 1995 sans changer de politique. Jean Le Roux est décédé de maladie quelques mois plus tard.
Les difficultés se sont accrues avec la mise en place des grandes réformes portuaires, nécessaires à la modernisation du port: La mise aux normes européennes des magasins de marée , l'informatisation de la vente de la pêche artisanale , qui a entrainé la disparition de la vente au pan coupé. L'informatisation de la vente de la pêche industrielle , la mordernisation de la réparation navale ( il fallait remplacer le slipway qui s'écroulait) , la réforme de la manutention portuaire et la mise en place du plan social "Dockers" , l' application de la loi concernant le domaine public maritime qui permettait aux investisseurs d'obtenir un droit réel sur les constructions réalisées sur le port... cette liste n'est pas exhautive mais montre le chantier énorme qui nous attendait.
rappel:
La chambre de commerce du Morbihan qui gére le port de pêche en 1993 accuse un passif de 150 Millions de Francs (130 MF et 20 MF du plan social dockers) elle continue à perdre 1 à 2 MF par mois, elle est en cessation de paiement. La situation est grave non seulement pour le monde de la pêche mais aussi pour les nombreuses entreprises du Morbihan dépendantes de cette activité. Par ailleurs le port de KEROMAN laissé longtemps sans entretien, malgré des années fastes, est dans un état de délabrement avancé. Ou est passé l'argent du port ? questions régulièrement posées par la communauté portuaire restées sans réponses.
Vous trouverez ci-dessus le "bleu de Matignon" ,c'est à dire la décision interministérielle concernant le redressement de la CCIM et du Port adressée à Jean Yves Le Drian le 23 février 1993 par le premier ministre Pierre BEREGOVOY ainsi que "le plan de reprise" proposé par l'état.
Ce plan appelle de ma part quelques interrogations: Le prix excessivement élevé des 72 MF à payer par la SEM, inacceptable pour un port en état de délabrement, et le financement du plan social Dockers qui ne lui revient pas. Par ailleurs le financement du FRED (fond de restructuration de la défense) est attribué à la CCIM alors qu'il devrait revenir à la SEM. En outre les 4 MF de financement par l'état de l'ilot L ( Ilot constitué de partielles de terrains faisant partie de la concession et situé à proximité de la BSM) n'a pas été réalisé à ma connaissance.
Concrétement la SEM va verser directement ou indirectement 72 Millions de Francs à la CCIM: 50 MF au tire de la reprise du port, et payer les 22 Millions de Francs du plan social dockers normalement à charge de la CCIM considérée comme l'ancien employeur.
Une relance du port très difficile pour la SEM avec des emprunts nécessaires pour payer les 50 MF à la Chambre de commerce du Morbihan (CCIM) au titre du rachat du port ,mais aussi un port délébré et qu'il faut remettre en état (plusieurs millions d'euros étalés sur plusieurs années) , un plan social Docker de 22 MF qui ne lui revient pas.
Toutes les aides que la SEM reçoit depuis 1993 sont reversées aussitôt à la CCIM.
On peut lire dans de nombreux ouvrages que le port fonctionnait brillamment dans les années 70/80 mais alors pourquoi n'a t-il pas été entretenu ? ou est passé l'argent ?
EN CONCLUSION IL S'AGIT LA DU PLAN DE SAUVETAGE DE LA CCIM, AVEC UNE SEM LOURDEMENT PLOMBEE DES LE DEPART , TOUJOURS DEFICITAIRE , ET QUI CONDUIRA A DES TENSIONS PERMANENTES AVEC SON FUTUR GESTIONNAIRE LA CEP.
CE POINT CONSTITUE UNE PREMIERE ERREUR DANS CE PLAN DE RELANCE ....... MAIS IL Y EN AURA D'AUTRES BEAUCOUP PLUS GRAVES.
LES PHOTOS CI-JOINTES ONT ETE PRISES PAR HUISSIER EN 1992 A L'ARRIVEE DE LA CEP SUR LE PORT. (CLIQUER LE PRIX EXHORBITANT DU RACHAT DU PORT PAR LA SEM COMPTE TENU DE SON ETAT GENERAL ET DE SA DANGEROSITE )
IL FAUT NOTER:
1. UN SLIPWAY DANGEREUX , LES RAILS NE SONT PLUS TENUS PAR LES BOULONS PREVUS A CET EFFET, ET SUPPORTENT DES BATEAUX DE 2000 TONNES.
LA STRUCTURE DE LA POUTRE DU PONT TOURNANT, DE TYPE CHEMIN DE FER, EST COMPLETEMENT CORRODEE AU RISQUE DE VOIR CHAVIRER LES NAVIRES.
LES CABLES QUI TIRENT LES BATEAUX SUR LES RAILS SONT USEES ET RISQUENT DE CASSER A CHAQUE MONTEE.
LE TREUIL ET LA MACHINERIE SONT DELABRES.
A CHAQUE COUP DE VENT, ET A CHAQUE MANOEUVRE, ON FRÔLE L' ACCIDENT, C'EST LE STRESS POUR LE DIRECTEUR DE LA CEP RESPONSABLE DE L'EXPLOITATION DU PORT QUI DOIT MAINTENIR L'ACTIVITE PORTUAIRE COUTE QUE COUTE.
2. UNE TOUR A GLACE FREQUENTEE JOUR ET NUIT QUI MANQUE DE S'ECROULER
3. UNE MACHINE A LAVER LES CAISSES DE CRIEE QUI NE FONCTIONNE PLUS CORRECTEMENT ET DANGEREUSE POUR LE PERSONNEL
4. DES CRIEES DANS UN ETAT LAMENTABLE DONT LES PILIERS PORTEURS SONT DETERIORES ET MANGES PAR LA ROUILLE
5 . DES ENGINS DE MANUTENTIONS QUI NE SONT PLUS OPERATIONNELS
6. DES TABLEAUX ELECTRIQUES UTILISES PAR LES PECHEURS EXTREMEMENT DANGEREUX.
7. UN SYSTEME INFORMATIQUE DEFAILLANT
8. LA STRUCTURE DES CRIEES FORTEMENT FRAGILISEE PAR LA COROSION
UN PORT QUI DEVRAIT ETRE FERME COMPTE TENU DE SA DANGEROSITE
CI DESSUS LE TOIT DES CRIEES-LES COFFRETS ELECTRIQUES-LES PILIERS DE SOUTIEN DES CRIEES-L'ETAT GENERAL DES CRIEES
LES TAPIS POUR LE TRI DU POISSON-LA TOUR A GLACE DE 50 TONNES-LE CENTRAL TELEPHONIQUE-LE BASSIN D'EAU DE MER ALIMENTANT LES MAREYEURS POUR LE TRAVAIL DU POISSON-LE PORTIQUE DE DEBARQUEMENT DU POISSON A PARTIR DES CALES DES CHALUTIERS-LA MACHINE A LAVER LES CAISSES DE CRIEE-L'ETAT GENERAL DU SLIPWAY.
LA REMISE A NIVEAU PAR LA CEP (compagnie d'exploitation des ports)